"Pour les patients, la meilleure des garanties est dans une profession bien formée et consciente de ses limites, structurée avec un système de déontologie et d'autocontrôle et autorisée par la réglementation."
La Fédération Africaine des Naturopathes se propose d’établir un projet de loi qui sera à la base de l'organisation de la Médecine Naturopathique en Afrique. Il s'agit :
D’établir une Déclaration de la Politique Nationale sur la MNA
Une Loi portant la création d'un Conseil des praticiens
Un Code de déontologie de la profession
Une Charte Nationale pour la Protection des Savoirs des praticiens et des Droits de la Propriété Intellectuelle relatifs aux Médicaments Traditionnels
Des Directives pour l'Enregistrement des Médicaments issus de la MNA.
L’élaboration et la mise en œuvre de documents de base règlementant l’exercice de la MNA
Création d’une bibliothèque numérique des connaissances traditionnelles
La création et la réhabilitation des structures adéquates pour mieux accueillir les nouvelles pratiques de la MNA.
Lors de l’élaboration d’une politique d’intégration, il est important de prendre en compte chaque pratique dans le contexte national. Il convient de s’attacher à se documenter et à étudier la pratique de la MNA afin de catégoriser les thérapies ou les modalités sur lesquelles reposeront des politiques et des réglementations adéquates.
Une politique reposant sur le savoir est indispensable à l’intégration de la MNA dans les systèmes nationaux de santé. La recherche devrait être hiérarchisée en termes de priorités et soutenue de manière à produire des connaissances. Même si les essais cliniques contrôlés livrent de nombreuses informations, d’autres méthodes d’évaluations sont également utiles. C’est le cas, par exemple, des études sur les effets et sur l’efficacité, ainsi que de la recherche comparative sur l’efficacité, de l’analyse des schémas d’utilisation et d’autres méthodes qualitatives.
Il existe une opportunité de mettre à profit et de promouvoir ces «expériences du monde réel» où différentes formes et méthodes de recherche sont essentielles, précieuses et applicables. L’objectif de la Fédération Africaine des Naturopathes pour 2016 - 2021 sera d’aider les responsables de la santé de trouver des solutions qui participent à avoir une vision plus large en favorisant l’amélioration de la santé et l’autonomie de la population africaine.
La démarche et les mesures adoptées pour l’intégration de la MNA dans le système de soins de santé doit remplir certains critères :
Étudier l’utilisation de la MNA, notamment les avantages et les risques dans le contexte de l’histoire et de la culture locale, et favoriser une évaluation plus percutante du rôle et du potentiel de cette médecine ;
- Analyser les moyens consacrés dans chaque village (dispensaire) à la santé, telles que les financements et les ressources humaines ;
- Renforcer ou instaurer toutes les politiques et réglementations pertinentes applicables aux produits et praticiens de la MNA ;
- Promouvoir l’accès équitable à la santé et l’intégration de cette médecine dans le système national de santé, notamment en ce qui concerne le remboursement, ainsi que les moyens potentiels mis en œuvre.
Intégrer la MNA aux systèmes nationaux de soins de santé primaire, de manière appropriée, en développant et en mettant en œuvre des politiques et programmes d’outil thérapeutique. Nomination d’un délégué praticien en MNA pour superviser le travail des thérapeutes ainsi qu’un suivi pédagogique de la formation.
Promouvoir la sécurité, l’efficacité et la qualité de la MNA en étendant la base de connaissances en conseillant sur la réglementation et les normes de l’assurance de la qualité.
Accès: augmenter la disponibilité et l’accessibilité financière de la MNA de manière appropriée, en faisant porter l’accent sur l’accès pour les populations pauvres.
Usage rationnel : promouvoir un usage thérapeutique judicieux de la MNA approprié par les prestataires et les consommateurs.
Renforcer la sécurité et la qualité, notamment l’évaluation des produits et services, la qualification des praticiens, la méthodologie et les critères permettant d’évaluer l’efficacité.
Rechercher et développer l’éducation et la formation des praticiens.
- Renforcer la base de connaissances pour une gestion active de la MNA via des politiques nationales appropriées qui comprennent et reconnaissent le rôle et le potentiel de MNA.
- Promouvoir la couverture sanitaire universelle en intégrant de façon adéquate les services de MNA dans la prestation des services de santé et l’auto-prise en charge sanitaire, en capitalisant sur leur contribution potentielle à l’amélioration des services de santé et des résultats sanitaires, et en donnant aux utilisateurs les moyens de faire des choix éclairés concernant l’auto-prise en charge sanitaire.
Pour chacun de ces objectifs, la Fédération Africaine des Naturopathes mettra en œuvre un plan stratégique correspondant à leurs propres capacités et priorités, ainsi qu’à la législation et à la situation du pays.
Pour atteindre ces objectifs, les axes stratégiques retenus sont les suivants :
L’intégration de la médecine naturopathique dans le système de santé publique.
Renforcement des capacités de recherche qui visera l’amélioration de la qualité des produits issus de la médecine traditionnelle. À ce titre, il s’agira d’améliorer les connaissances sur cette médecine en tant que système médical sous ses différents aspects culturels et anthropologiques.
Renforcement des capacités des ressources humaines.
Développement de la culture des plantes actives et de la production locale des phytomédicaments.
La mise en place des mécanismes de protection des droits de propriété intellectuelle et du savoir autochtone.
La sensibilisation des différents acteurs au développement du secteur.
Veiller à ce que la MN soit sans danger.
Identifier les sources des données, qu’elles soient historiques, traditionnelles ou scientifiques, qui étayent ou invalident une thérapie particulière.
Déterminer le profil risque/bienfaits, y compris le rapport coût/efficacité.
Promouvoir la R&D, l’innovation, la gestion du savoir.
Encourager l’acquisition, l’application et la diffusion du savoir en instaurant une approche globale et inclusive de la R&D en MN y compris concernant la qualité et le rapport coût/efficacité.
L’intégration de la MN dans un système de santé publique doit se concevoir sur deux plans structurel et fonctionnel :
Au plan structurel: il s’agit d’une médecine naturopathique reconnue et incorporée dans tous les domaines de la prestation des soins de santé, y compris la politique pharmaceutique nationale, l’homologation des produits, la réglementation de l’exercice, la déontologie, la création d’infrastructures de MN, et ce, tenant compte des niveaux du système de santé.
Au plan fonctionnel : il s’agit d’une intégration horizontale entre services de médecine conventionnelle et ceux de médecine naturopathique.
La mise en œuvre d'une stratégie nationale de la MN est assurée à trois niveaux par :
Le Ministère en charge de la Santé à travers la Direction des Services Sanitaires.
Au niveau central, la Direction générale de la santé à travers la Direction des services sanitaires et principalement le Service de la MN assurant l’élaboration des normes d’organisation et de fonctionnement des structures, la réglementation de l’exercice de la MN et l’enregistrement des praticiens.
Le Centre National de la MN réalisant les activités de recherche et le développement de l’herbier et du droguier national
L’Inspection générale de la santé qui représente l’institution de contrôle de l’exercice et de l’application des normes
Le Conseil national de la MN qui est l’organe consultatif et d’aide à la décision de la Direction générale de la santé dans la mise en œuvre de la politique nationale de MN.
Au niveau intermédiaire: les Directions départementales de la santé à travers les Services des actions sanitaires assurent l’appui technique aux structures opérationnelles périphériques. Les conseils départementaux de la MN sont les organes consultatifs et d’aide à la décision de la Direction départementale dans la mise en œuvre de ladite politique. Au niveau périphérique: la circonscription socio sanitaire par la section développement communautaire assurera le suivi et l’évaluation de la mise en œuvre de la politique nationale au niveau des aires de santé et la supervision des unités fonctionnelles de prestation de soins que sont les cabinets de soins, les centres et villages thérapeutiques.
Trois mesures sont essentielles à la pérennisation de la politique nationale de la MN :
L’augmentation progressive de l’apport des gouvernements dans le financement de la santé au-delà de 10% du budget de l’État afin de permettre des investissements notamment dans la recherche, la formation et la production locale des phytomédicaments.
La prise d’un décret portant exercice de la MN et des textes d’application
L’institutionnalisation du suivi et de l’évaluation des avancées en partenariat
Promouvoir l’innocuité, l’efficacité et la qualité de la MN en étendant la base de connaissances relatives à la MN et en conseillant sur la réglementation et les normes d’assurance de la qualité:
Réglementation et enregistrement des médicaments à base de plantes
Surveillance de l’innocuité des médicaments à base de plantes et autres MN
Soutien à la recherche clinique en matière d’usage de la MN pour le traitement des problèmes communs du pays
Normes nationales, directives techniques et méthodologie pour l’évaluation de l’innocuité, de l’efficacité et de la qualité de la MN
Pharmacopée et monographies nationales des plantes médicinales
Effets de chaque thérapie individuelle : efficacité, innocuité et rentabilité
Étude des mécanismes d’action des thérapies individuelles, y compris les schémas de réaction au traitement
Étude du genre de la MN lui-même, y compris étude sociale de la motivation des patients à la recherche de MN et les schémas d’usage de la MN
Recherche de nouvelles stratégies de recherche qui soient sensibles au paradigme de la MN
Étude de l’efficacité des méthodes de diagnostic utilisées,
Étude de la mise en œuvre et des effets de la MN dans des cadres sanitaires spécifiques.
Durant ces trois dernières années, nous avons entrepris des démarches afin de concrétiser un projet qui nous tient à cœur. Notre objectif est d’intégrer la médecine neuropathique dans un système de santé public et permettre sa cohabitation avec la médecine conventionnelle.
Notre mission est de regrouper tous les naturopathes africains qui répondent aux exigences de la naturopathie africaine et qui consentent à se soumettre à sa constitution, ses règlements et son code déontologique.
Ils leur seront ainsi remis une carte professionnelle par la FAN avec leur spécialité (guérisseur, rebouteux, phytothérapeute, spiritualiste, etc.) qui leur permettra de se distinguer des faux guérisseurs. Cette nouvelle structure leur permettra de leur donner une identité, une valorisation et une reconnaissance de leur travail fourni.
A travers la Federation, nous voudrions mettre en place des programmes de santé pour chaque pathologie au sein d’une organisation structurée à visée naturo-thérapeutique. Par la suite, nous envisageons l’ouverture des écoles Naturopathie.
Qui saura rattaché à la Faculté de médecine de Bangui, Abidjan, Dakar, Brazzaville, Yaoundé, Cotonou, Bamako et Lomé qui nous permettra de vérifier les méthodes d’évaluations des outils thérapeutiques existants dans le territoire pour leur donner une norme qui sera répertoriée dans le registre des médecines naturopathiques.
Cela favorisera aussi le développement de la recherche de nouvelles méthodes thérapeutiques et de l’étude des plantes qui sera un atout pour propulser les pays Africains à promouvoir la médecine naturopathique dans le continent, mais aussi dans le monde.
Ceci pourra générer du profit grâce au dépôt des brevets de la pharmacopée enregistrés dans l’ordre des propriétés intellectuelles du pays. Dans ce cadre, tous les pays du monde devront payer une redevance aux pays concernée.
Enseigner, éduquer, responsabiliser chaque personne à être des acteurs de leur bien-être par une pédagogie de santé, tout cela en mettant en place un cadre de travail sécuritaire entre le praticien et le patient. Le tout réalisé dans des conditions de travail et d’hygiène appropriées.
Cette nouvelle dimension de la médecine traditionnelle pourrait s’inscrire dans le patrimoine thérapeutique africain et mondial ce qui permettra une avancée dans l’histoire de la médecine africaine et ainsi permettre à la population Africaine d’accéder à une médecine propre et unique à ses besoins avec des résultats, une qualité de travail et complémentaires de celle de la médecine occidentale.
Promouvoir cette médecine naturopathique devient essentielle à la population Africaine, car une personne en bonne santé peut activement contribuer au développement de son pays et ainsi réduire la pauvreté.
Que soigne la naturopathie ?